(avant l’hiver) des fenaisons

Texte publié aux éditions de L’Entretoise en 2003, avec une préface d’Yves Bonnefoy –  Texte accompagné de 5 séries de dessins, 2002.

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Même ciel gris, mais l’écoute des sèves. Balbutiement des mains.

La solitude en regard de soi, jamais comme une blessure nette. Donne.

La brume révélatrice mais des chemins sans nom.

Continuer la marche les bras écartés au devant de l’aube. Vers la brume.

Maussade gris du ciel; contre-visage du jaune vif des bourgeons, Narcisse (dit-elle).

A la marche de l’hiver les fenaisons dernières, la clémence des eaux troublées. Et la crue des ombres.

La fenêtre ouverte sur la pluie. Délaissée la part lumineuse qui écrivait la route.

Aveugle muette demain tu te coucheras sur le chemin clôturé.

Ouvre l’aube, que tu frôle. Déploie les rives. Mords la terre vide.

De lumière n’es-tu capable, dans le jour qui s’accouche du ciel résonnant?

Recluse dans le corps, tu creuses les ramures. A l’entresol, tu ensevelis la noyade; éperdue, attente de l’aube.

Fourmillements des ressources de la nuit.

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