Dans une cage en verre, un singe est assis, presque immobile, quand survient un bruit. Toute la tension du film réside dans la réaction de l’animal: sa réaction étonnamment ténue à un bruit tonitruant comme celui d’une explosion.
La séquence entière (image et son) est ralentie à l’extrême.
Cette vidéo a été projetée, précédant le film documentaire Nénette de Nicolas Philibert, à l’Auditorium du Musée de la Chasse et de la Nature de Paris le 6 juin 2010. Elle a également été sélectionnée au festival Vidéoformes 09 de Clermont-Ferrand du 11 au 29 mars 2009.
Elle a été exposée dans le cadre de l’exposition personnelle ATOPIA au Muséum-Aquarium, musée d’Histoire Naturelle de Nancy. Commissaire: Jean-François Robardet.
Deux images se superposent: l’image surexposée d’un escargot et celle d’un monticule d’une matière noire évoquant le charbon ou un mineral volcanique.
L’escargot traverse très lentement le monticule comme s’il émergeait de la terre, un fossile libéré de la pierre.
L’image d’une photographie prise de Lewis Carroll, des bêtes, des paysages inquiétants, un trou dans un ciel brûlé: la référence à Alice est claire, mais ostensiblement altérée.
Le rythme heurté est celui d’une pensée confuse et oppressée. La bande sonore composée comme celle d’un film d’horreur rudimentaire, accompagne les images d’un délire onirique sous acide, hanté de fantasmes sexuels et bestiaux.
Cette vidéo a été sélectionnée au festival Vidéoformes 09 de Clermont-Ferrand du 11 au 29 mars 2009.
Voir aussi Alice rouge, une série en résonance avec l’univers de Lewis Carroll et dont certaines images ont été utilisées dans le montage de ce film.
Dans une cage de verre, une panthère tourne inlassablement, en répétant toujours exactement le même parcours. La vidéo est comme dilatée : saturée, ralentie, comme superposée avec l’image de la cage vide, soutenue par un son de battement sec et irrégulier, pulsant dans les basses. Progressivement, d’autres sons animaux se font également entendre, en arrière-plan.
A toutes les échelles, le regard est confronté à des signes qui troublent et démentent la répétition de la scène : les infimes variations de gestes du fauve, son regard furtivement fixé vers le dehors à chaque demi-tour, l’état fantômatique du corps superposé à l’espace vide, la relation flottante mais organiquement plausible entre le son et l’image. Pourtant, la boucle effectuée par l’animal dans l’espace semble produire une boucle filmique, dans un enfermement redoublé par le cadre de l’image.
Cette vidéo a été projetée dans le cadre de l’exposition de Gilles Aillaud Y compris des animaux au Musée de la Chasse et de la Nature, du 31 mars au 28 juin 2009.
Dans le cadre de la 9e Nuit Blanche à Paris, The Room a donné lieu à une nouvelle installation: une projection à grande échelle dans la cour du Musée de Chasse et de la Nature le 2 octobre 2010.
Dans le cadre des expositions Monuments & Animaux dans de nombreux monuments nationaux en France, The Room a été exposée à la Maison de Georges Clémenceau à Saint-Vincent-sur-Jard du 2 juillet au 2 octobre 2011.
Cette vidéo a fait l’objet d’une acquisition du Musée de la Chasse et de la Nature de Paris en Février 2012.
Dans le cadre du Festival Hors Pistes, elle a été projetée à l’Auditorium du Musée de la Chasse et de la Nature, le mercredi 8 février 2012, avec quatre films choisis par Philippe-Alain Michaud, conservateur et chef du service Cinéma expérimental au MNAM/Centre Pompidou.
Cette vidéo a été exposée à l’exposition personnelle ATOPIA au Muséum-Aquarium, musée d’Histoire Naturelle de Nancy du 25 janvier au 27 avril 2014. Commissaire: Jean-François Robardet.
The Room est visible dans les collections permanentes du Musée de la Chasse et de la Nature depuis le 3 juillet 2021, dans « La chambre de la Tique ».
Un troupeau de vaches et de veaux charolais se trouve paisiblement dans un pré.
Au bout de quelques secondes, un deuxième plan vient s’incruster sur le premier plan, deux temporalités se mêlent et se déplient parallèlement. La plasticité de l’incrustation trouble la distinction visible entre les lignes du paysage et les formes animales.
Une fenêtre s’ouvre sur un paysage de pluie superposée aux plis des draps d’un lit déserté. Les questions du lieu habitable et de la présence surviennent comme une évidence.
Conçu comme un récit, l’écriture du film est une succession lente d’images flottantes, fragiles, perméables comme le sont les distinctions entre les images réelles du monde extérieur et celles des rêveries lors d’un semi-sommeil.
Un gros plan sur le cou filme les mouvements de la respiration, la palpitation cardiaque, le grain de la peau.
L’image de cette partie délicate et vulnérable du corps, la vision de cette fragilité est troublée, voire contredite, par la bande son de cris d’animaux indéfinis, entre les grognements du chimpanzé et les plaintes d’un chien.